L’autopsie d’un monde malade (part.2)

CHAP.II. LA FRUSTRATION DES EXILES AFRICAINS DANS LES ANCIENNES METROPOLES

  1. L’indépendance des peuples africains a été acquise par la lutte et quelques fois même au prix du sang.

Les autorités des pays colonisateurs n’ont pas accepté de bon cœur de quitter leurs anciennes colonies africaines. Elles vont contourner les difficultés en suggérant aux nouveaux dirigeants africains des recettes politiques qui assurent la sauvegarde des intérêts des anciens colons. Elles vont notamment recommander le recours à la terreur pour asseoir le nouveau pouvoir et à la pratique du bâton et de la carotte pour tenir les administrés.

La démocratie tant vantée par les occidentaux sera seulement inscrite dans les constitutions partout en Afrique, on ne verra aucune autorité européenne préoccupée par l’implantation de ce mode de pensée et de dirigisme d’Etat dans les territoires libérés.

L’URSS, la Chine et le Japon ne vont pas participer à cette forme d’assistance technique.

Au fur et à mesure que les écoles se développent et que des jeunes africains commencent à lire et à comprendre le langage de leurs maîtres, certains africains vont oser donner leurs avis à la politique pratiquée dans leurs pays. Ils vont critiquer la manière de gouverner qui viole les droits humains fondamentaux dont le droit à la vie, le droit à la liberté de parole ou d’opinion politique.

Les africains persécutés dans leurs pays pour des raisons politiques et parfois pour des raisons économiques vont s’établir partout dans le monde et surtout en Europe occidentale. Ils vont surtout se diriger vers les anciennes métropoles où ils sont censés avoir des interlocuteurs qui puissent les comprendre et leur donner du travail surtout que plusieurs des réfugiés détiennent un diplômé ou un certificat d’études conçu ou reconnu dans le pays hôte.

  1. Chaque jour, des milliers de migrants tentent d’atteindre l’Europe Occidentale au prix de leur vie.

Ceux qui arrivent à destination doivent expliquer les raisons de leur expatriation. Souvent, ils ne parviennent pas à convaincre les instances d’asile des pays hôtes qui parfois veulent ignorer les violations des droits humains fondamentaux qui se font en Afrique. Pourtant ces violations des droits humains se commettent au nez et à la barbe des ressortissants des peuples dits civilisés.

  1. Le parcours des migrants est souvent très périlleux. Certains migrants doivent apprendre la langue du pays hôte, d’autres qui ont fait des formations scolaires doivent mettre au tiroir leurs diplômes ou certificats que les pays hôtes ne reconnaissent plus comme équivalents à ceux conférés à leurs citoyens.

Ainsi des docteurs en médecine sont obligés de suivre le cursus d’infirmiers pour avoir du travail. Des licenciés en économie ou en comptabilité travaillent comme des ouvriers, des ingénieurs civils travaillent comme des techniciens en construction.

Le migrant qui croyait avoir qualification incontestable se retrouve chômeur perpétuel et il n’est pas étonnant de voir beaucoup d’entre eux tomber dans la dépression et être conduits dans des centres d’internement ou asile psychiatrique. Le parcours de l’infortuné peut s’achever par la mort. Et, plus tard, il risque d’être enterré dans l’indifférence totale à l’insu des parents et proches connaissances. (A suivre)

 

La rédaction