Voici les 69 ASBL qui dépendent de la Ville de Bruxelles

Avec ses 20.000 fonctionnaires au compteur, la Ville de Bruxelles constitue l’un des plus gros employeurs du pays. Mais que fait-elle avec votre argent? Que se cache-t-il derrière le libellé fourre-tout « ASBL bruxelloises »? Quelles sont ces institutions? Combien sont-elles et à quoi servent-elles? La dernière affaire de mal gouvernance dans la capitale du nom de « GIAL » n’aura pas eu pour seul effet de déchaîner les passions médiatiques et politiques. Pour mémoire, on parle ici de cette ASBL chargée de l’informatique à la Ville de Bruxelles qui, pendant près de dix-huit ans, a rémunéré son directeur des développements à concurrence de 1.000 euros par jour via un contrat de consultance conclu sans aucune mise en concurrence.

 

L’affaire Salebongo

 

Les 69 ASBL qui dépendent de la Ville de Bruxelles

LES FAILLES D’UN PREMIER CADASTRE ESTIVAL

Un cadastre de l’ensemble des structures de la Ville était également en cours de réalisation par les services du bourgmestre. « La Libre » a pu se procurer la dernière mouture de celui-ci, finalisée il y a quelques jours. Ce recensement informatique est le fruit de plusieurs mois de travail. Il contraste avec ce qui avait été monté en quelques jours à peine à l’été dernier lorsque, au lendemain du scandale du Samusocial de Bruxelles, le fraîchement désigné maïeur Philippe Close (PS) avait décidé de mettre sur pied un cadastre des mandats et des associations de la Ville. Présenté comme l’outil majeur dans le cadre d’une vaste opération de transparence, celui-ci s’était avéré partiellement fiable. La raison principale: l’absence de coopération systématique en termes de transmission de données entre les institutions de la Ville et le cabinet du bourgmestre. Cette fois-ci, il semblerait que chacune d’entre elles ait reçu des instructions précises permettant de réaliser un recensement exhaustif et de prendre connaissance de leur objet social.

Ainsi, abstraction faite de quelques représentants de la Ville envoyés au sein de structures qui ne lui appartiennent pas, on dénombre soixante-neuf structures au sein de celle-ci, dont la majorité est constituée en ASBL. Certaines d’entre elles ont été directement créées par la Ville ou sont composées majoritairement de représentants de la Ville, tandis que d’autres gèrent des activités intimement liées au fonctionnement des services de la Ville ou sont situées dans des bâtiments appartenant à celle-ci. Elles sont actives dans de multiples secteurs – dont certains sont moins connus – tels que l’événementiel, l’éducation, la culture, l’économie, l’emploi, le social ou encore l’informatique. Les structures pilotées par le CPAS, celles liées au secteur du logement ainsi que les hôpitaux et cuisines de la Ville viennent compléter le cadastre.

RÉDUCTIONS DE MANDATS, LIQUIDATIONS ET FUSIONS EN VUE

Ceci étant dit, évacuons à présent une question que beaucoup d’entre nous serons tentés de se poser: parmi les soixante-neuf institutions recensées, où est donc passé le tristement médiatisé Samusocial de Bruxelles? Réponse: il n’est pas présent. « Faut-il en effet rappeler que le pouvoir subsidiant du Samusocial n’est pas la Ville de Bruxelles mais bien la Région bruxelloise?, demande Philippe Close. Nous n’avons même pas de représentant de la Ville au Samusocial ». On se souvient en effet d’un certain Yvan Mayeur (PS) qui, au moment de sa défense devant un parterre de parlementaires, a toujours brandi l’argument du mandat privé pour justifier ses rémunérations perçues au sein de cette ASBL.

LE PRÉSENT CADASTRE ACTE ÉGALEMENT UNE SÉRIE DE DÉCISIONS IMPORTANTES

Un, des réductions de mandats: c’est le cas au sein de l’ASBL Accueil et rencontre bruxellois autour de l’enfance, de la Ferme du Parc Maximilien, de l’Agence immobilière sociale à Bruxelles ou encore au sein du Foyer laekenois et du Logement bruxellois dans lesquels ces réductions de mandats sont prévues pour l’après-2018.

Deux, des suppressions ou liquidations de structures. Ainsi, la Ville de Bruxelles entend sortir prochainement de l’ASBL Amis des Musées dont la dissolution est programmée. Le Comité de patronage de kermesses, le Comité des repas scolaires de la Ville de Bruxelles et les Centres de contacts de Bruxelles vont également disparaître. Une dissolution de Bruxelles-Arabesque est à l’ordre du jour.

Trois, des fusions ou absorptions. S’il a été envisagé à un moment donné de fusionner le Cité Culture et la Cité Modèle, cette piste a finalement été écartée. Un regroupement des activités de l’association Projet X et de la Régie de quartier donnera bientôt naissance au futur Renobru. Last but not least, ce cadastre avalise la proposition portée depuis l’été dernier par Philippe Close qui vise à regrouper en une seule ASBL, en l’occurrence le Parc des Expositions (PEB), la Foire internationale, les Foires et Salons et la Foire musulmane de Bruxelles.

 

Par Alice Dive, in La Libre, 23.03.18